L’entreprise responsabilisante : paroles de Nicomaticiens

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Retrouvez ici le deuxième épisode de la série « L’entreprise Responsabilisante : le modèle Nicomatic »

Vous n’avez pas encore lu l’épisode 1 ? Consultez-le ici :

Camille "une entreprise intelligente et courageuse"

Je suis manager de la mine usine assemblage qui comprend 48 collaborateurs. J'ai intégré ce poste au mois de février 2019. Nous sommes chargés de recevoir et d'assembler les composants.

Comment je qualifierais Nicomatic ? C’est une entreprise intelligente et courageuse, qui s'adapte tout le temps et prends des décisions risquées.

Je vais prendre pour illustration ma propre expérience. Avant mon arrivée, j’étais manager dans un tennis-club. Je n'avais aucune formation ni expérience dans tout ce qui était composante informatique ou industrie. Ce qui a intéressé Nicomatic dans mon profil, c’est mon expérience en management et la façon dont je l’exerçais : être capable de tirer le meilleur de mes joueurs.

Le management ici est plus du coaching. Cela consiste à mettre le collaborateur dans les meilleures conditions possibles pour qu'il s'épanouisse. Ici nous considérons que si quelqu’un est mal à l'aise dans son travail, c’est qu’il n’est pas à l’endroit qui lui permettrait de faire rayonner ses qualités et valeurs.

A Nicomatic, nous connaissons deux types de changement : ceux qu’on subit qui sont les aléas du quotidien et ceux qu'on provoque dès que cela est possible, pour tenter quelque chose de nouveau et dépasser nos limites.

Je terminerai avec cette phrase pour résumer « ici, rien n'est sous contrôle, tout est maîtrisé »

Philippe "du manager expert au facilitateur"

J'ai intégré Nicomatic il y a 10 ans. Aujourd’hui, je suis manager de la logistique de la maintenance et de la mini-usine plasturgie.

A mon arrivée dans l’entreprise, une forme de management agile était déjà en place. Nous avions cependant un système de management pyramidal. Quand nous sommes passés à l'entreprise responsabilisante les managers ont bénéficié d'un accompagnement de type coaching.

J’ai bénéficié de cet accompagnement, il a été pour moi un déclencheur. Il m’a permis d'accepter pleinement ces changements. Aujourd'hui, je me considère comme un facilitateur, mon métier consiste à aider les collaborateurs à s'épanouir en ayant accès au maximum d'informations.

L’accès à l’information leur facilite la décision et leur donne confiance en l'organisation et en eux-mêmes. Ils rayonnent sur des périmètres de plus en plus larges. Par exemple, au niveau de la logistique, les collaborateurs sont de plus en plus proches des clients. Ils gèrent le traitement du transport sur le monde, la facturation, les exigences clients spécifiques... Il en résulte une autonomie et un épanouissement.

Nous avons travaillé et travaillons encore beaucoup sur la communication. L'entreprise responsable nécessite une grande écoute et du respect les uns envers les autres, c'est la base. Nous privilégions les routines quotidiennes pour les échanges d’informations descendantes, remontantes, transversales.

Nous travaillons sur des indicateurs que les collaborateurs se sont appropriés. Ainsi, c'est eux-mêmes qui décident quand il faut faire des heures supplémentaires en fonction de leur charge de travail

Pour ma part, j'ai lâché prise. J'ai évolué dans différents domaines que je ne connaissais pas. Je ne me considère plus aujourd'hui comme un expert mais vraiment comme un facilitateur.

Xavier " j’ai eu l’opportunité de prendre des risques"

J'ai aujourd'hui 20 ans d'ancienneté et j'ai vécu pleinement les différentes évolutions.

Je suis arrivé chez Nicomatic en tant qu'expert outilleur. Je n’avais aucune notion de management. Avec le temps, je suis devenu manager de découpe.

Quelques années plus tard j'ai eu l'opportunité de prendre des risques, j’ai « lâché » mon métier d'expert. Ma mission : retransmettre ma fonction de manager à l'équipe qui devrait fonctionner par la suite sans manager. Cette expérience a été ma plus grande satisfaction professionnelle. J’ai appris que je pouvais partager mes valeurs et ne pas être indispensable avec un objectif : faire grandir une équipe. Ensuite j'ai managé plusieurs mini usines.

Je rejoins les témoignages précédents sur le côté « responsable » : le manager est un accompagnateur, ce n’est plus lui qui décide. Son rôle est de faciliter la vie de l’équipe pour qu’elle prenne ses responsabilités et ainsi la faire grandir.

Dans une entreprise responsabilisante, être carriériste ne correspond pas à l'esprit d'entreprise.

Je terminerai mon témoignage en disant : aujourd’hui je suis heureux, tout simplement.

Tatyana "tout le monde est responsable par défaut, quand on te donne cette autonomie tu n’as pas envie de décevoir"

Je suis aujourd'hui responsable de communication externe depuis février

J’ai commencé à Nicomatic en 2010 en tant que commerciale. La transformation vers l'entreprise responsabilisante a débuté en 2012 mais dès 2010 nous sentions déjà cette mouvance. Nous nous entendions sur l'objectif au niveau de l'équipe commerciale mais après nous étions libres de sa mise en œuvre. Il n'y avait pas de règles sur l’organisation des visites clients, sur les frais de déplacement pas de formalisme imposé sur les comptes rendus etc.

Tout le monde est responsable par défaut. Quand on nous donne cette autonomie, nous n’avons pas envie de décevoir et je n'ai pas constaté d'abus dans l'équipe.

Chez Nicomatic on parle « d’amour du client ». Les clients nous renvoient cela car nous entendons souvent de leur part « Nicomatic, on vous adore ». Ce qui diffère par rapport aux termes habituels de « satisfaction » ou de « bons chiffres ».

L’équipe commerciale de Nicomatic se remarque aussi sur les salons pour deux choses : c'est une équipe assez jeune et où il y a autant d’hommes que de femmes. Cela diffère des profils habituels rencontrés dans l’industrie. Souvent on venait me voir en disant « je veux parler à votre chef » je leur disais « en fait c'est moi qui décide ».

Fin 2019, je voulais faire autre chose, j'ai réalisé un bilan de compétences de manière transparente avec Nicomatic et j'ai eu la chance de rester dans l’entreprise. On m’a fait confiance dans mon nouveau métier de communication / marketing sans que j’aie d'expérience dans ce domaine mais pour mon expérience commerciale, ma connaissance du marché, du client, du produit, des équipes.

Je suis vraiment dans l’esprit « essayer de nouvelle choses » qui est dans l’ADN du Nicomaticien. Quand j’entends « faites ce que vous voulez » de la part, des patrons ça me libère, car je sais que j’ai le droit à l'erreur.

Nos points de repère sont : la stratégie, les valeurs, et les objectifs. En cas de doute, nous nous référons à nos objectifs. Ils sont alignés avec les stratégies globales, locales et par cercle. Nous avons aussi la possibilité d'être appuyés par un manager qui nous accompagne, non pas comme un expert mais comme un facilitateur.

Manuel "nous participons à la fixation des salaires"

Je suis chez Nicomatic depuis 5 ans et depuis un an au décolletage.

Nous sommes 9 managers dans mon équipe. Nous avons la capacité de choix sur notre organisation.
Par exemple, nous avons choisi notre dernière machine.
J’ai connu d'autres expériences dans le décolletage et le plus ici c'est que nous sommes davantage libres et indépendants et aussi que tout le monde est à l'écoute. Pour moi c'est vraiment une expérience humainement enrichissante.

Ce qui est également agréable c'est que le patron passe quasiment tous les jours et nous pouvons discuter de tout et de rien avec lui. Nous lui présentons l’avancée de nos activités plus dans un souci de transparence que d'obligation.

Je fais partie du CSE et c'est plaisant, à Nicomatic les gens sont souriants.

Un plus ici, c'est que nous pouvons participer activement à la fixation des salaires et des augmentations. La rémunération est un élément essentiel de la motivation au travail, pouvoir y contribuer est enrichissant et valorisant.

Je n’en dirais pas plus, je préfère laisser la parole à Geoffrey, dont je suis tuteur de stage depuis 5 mois.

Geoffrey  "c'est l'industrie 4.0"

Je suis stagiaire depuis 5 mois avec pour objectif d’intégrer ensuite une école d'ingénieur.

J’ai eu quelques expériences courtes en entreprise de plasturgie ou d'électrotechnique.

Ce qui m'a surpris en arrivant c'est lorsqu’on m’a dit « c'est une entreprise libérée, ici il n’y a pas de badgeuse ».

Après avoir fait connaissance avec l’organisation, je pense qu’il s’agit du management de demain. Il représentera l'industrie 4. 0, où nous travaillerons pour « notre compte » plus que pour la production d'un certain volume de pièces.

Ici, nous nous sentons concernés par ce que nous faisons. J’ai l'impression d'apprendre à une vitesse importante. J'ai eu beaucoup d'informations à mon arrivée, la confiance de mon maître de stage me donne confiance pour intégrer cet apprentissage.

Corinne "Les collaborateurs gèrent leurs heures et leurs congés"

J’ai intégré Nicomatic en 2012 en tant que gestionnaire de paie. J'ai été surprise par la confiance accordée aux salariés.

Peu de temps après mon arrivée, le patron a décidé d'arrêter le pointage, ce qui a mis fin à mon travail de contrôle. Nous sommes alors passés à une relation de confiance. Cela a changé mon quotidien de travail.

Depuis octobre, nous avons franchi un cap supérieur en arrêtant la validation des congés par le manager. Nous considérons que si le collaborateur a posé des congés, c'est qu'il a été vérifié en amont, auprès de ses collègues, que son absence n'allait pas pénaliser le bon déroulement de ses tâches ni impacter le client.

Je rejoins mes collègues sur le bien-être qu'on peut ressentir en travaillant ici. Aujourd'hui j’aurais beaucoup de difficultés à travailler dans une autre organisation, car nous avons une grande liberté d'action.

Delphine "l’organisation m’a fait confiance et j’ai pu évoluer"

Je suis l'exemple de quelqu'un à qui on a fait confiance. Je suis rentrée en 2013 en tant qu'assistante commerciale et marketing au poste d'accueil. J’ai un parcours un peu particulier, je possédais mon restaurant que j’ai vendu avant d’arriver chez Nicomatic.

Au fur à mesure de mon expérience chez Nicomatic, j'ai évolué. Je suis devenue manager de l'équipe commerciale sédentaire. En accompagnant les équipes, je me suis rendue compte que c’était cet accompagnement humain qui me permettait de m'épanouir au quotidien. J’ai bénéficié d’un bilan de compétences et repris mes études. Puis, des opportunités se sont ouvertes. Nicomatic m'a fait confiance et depuis janvier 2020 j'ai intégré le poste de responsable RH. C'est aussi grâce à la confiance de chacune et chacun que je suis là aujourd'hui. Ici, nous nous respectons et nous nous entraidons.

J’ajouterai qu'il faut avoir cette notion de responsabilité déjà en soi quand on rentre chez Nicomatic sinon il y a risque de ne pas trouver sa place.

Réponses collectives : quelles difficultés peut représenter votre organisation ?

Je dirais que ce mode de management n'est pas fait pour tout le monde. Le changement est vraiment permanent, il y a un niveau de stress assez élevé lié à cette instabilité. La contrepartie est une activité très intéressante, dans laquelle ne s'ennuie jamais.

Ici nous avons une hiérarchie très plate. Cela peut être déstabilisant en tant que manager. Nous travaillons avec les équipes en mode projet, collaboratif, plutôt qu’en management classique, descendant. Cela nécessite d’être accompagné, formé, coaché.

Une difficulté que nous pouvons rencontrer est sur le « qui fait quoi dans l’entreprise ». Cela nécessite que nous nous posions régulièrement pour communiquer autour des rôles de chacun.

Il peut y avoir aussi un engouement à s'inscrire dans beaucoup de groupes de travail, il ne faut pas oublier son métier de base, c'est donc un équilibre à trouver.

Il faut que tout le monde s'implique à tous les niveaux pour que cela fonctionne. Tout le monde ne peut pas rentrer dans le « moule Nicomatic » et ce n’est pas grave. Quand ça ne fonctionne plus et ça peut arriver, nous nous nous séparons d'un commun d'accord.

Une autre difficulté pour les nouveaux arrivants et plus particulièrement pour les jeunes en alternance ou en stage, c'est le manque de cadre. Ce fonctionnement est en rupture par rapport au système scolaire qu’ils connaissent. Malgré une procédure d’accueil et d’intégration existante, les jeunes intégrés doivent savoir s'organiser dès le début ce qui peut être perturbant. Cela peut aussi être perçu comme un fonctionnement laxiste par eux alors qu'ici il y a un niveau d'exigence important et des objectifs à tenir.

Rédigé par Raphaëlle Equinet Cerrotti, animatrice du Club RH Genevois français sur la base des propos recueillis auprès des Nicomaticiens